Dès ses débuts, le bouddhisme s'est vu déclinant. D’après le Sutta Pitaka bouddha prédisait que ses enseignements disparaîtraient après 500 années : les dix préceptes moraux ne seront plus pratiqués et seront remplacés par leur contraire ; s'ensuivra une période de misère et la fin du règne du vrai dharma. A l'époque médiévale, le bouddhisme ayant apparemment survécu aux prévisions pessimistes de son fondateur, la durée de vie de la doctrine est allongée à 5000, puis 10 000 ans, mais sa fin reste certaine.
Des commentateurs tels que Buddhagosa décrivent son effacement : lors d'une première étape, les arahats n’apparaîtront plus dans le monde ; plus tard, les enseignements se videront de leur contenu, puis disparaitront entièrement ; enfin, le souvenir du Bouddha lui-même s'effacera, et ses reliques seront réunies à Bodh gava, lieu de son illumination, pour y être incinérées. Un certain temps après, un nouveau bouddha, appelé Maitreya, apparaîtra pour « remettre en route la roue du dharma », et le bouddhisme ressuscité indiquera de nouveau le chemin vers le nirvana. Selon la tradition, Maitreya résiderait actuellement dans le ciel de Tusita, où les bodhistvas attendent leur renaissance finale dans le monde. Gautama, bouddha de notre ère, avait lui-même succédé à de nombreux bouddhas du passé.
Les cycles de déclin et de rétablissement du bouddhisme reproduisent les cycles de création et de destruction de la cosmologie hindoue. On distingue dans un cycle trois époques (ou cinq périodes, selon les auteurs) : celle du « vrai dharma », celle du « semblant de dharma » et celle de la « fin du dharma », mòfǎ en chinois et mappo en japonais (末法), dans laquelle se situe le bouddhisme depuis pratiquement ses débuts. Ce concept a joué un rôle important durant les périodes troublées de l'histoire de la Chine et du Japon qui ont vu la naissance de sectes millénaristes. Certains courants faisant une part importante à la dévotion s'appuient sur cette croyance pour promouvoir leur enseignement, avec pour argument qu'en ces temps de fin de dharma le bouddhisme « classique » basé essentiellement sur l'ascèse et la méditation a perdu son effet, et que seule la dévotion peut encore sauver.