mercredi 9 décembre 2009

Kalachakra, lecture et mythes


Le Kalachakra
Tantra a de temps en temps été une source de polémique dans l'ouest parce que le texte contient les passages qui peuvent être interprétés littéralement de manière dangereuse. C'est principalement parce qu'il contient la prophétie d'une Guerre Sainte entre les bouddhistes et les soi-disant barbares ; (Skt. mleccha). Un passage du Kalachakra (Shri Kalachakra I. 161) dit, " ; Le Chakravartin sortira à la fin de l'âge, de la ville que les dieux ont façonnée sur le bâti Kailasa. Il frappera les barbares dans la bataille avec sa propre armée de quatre-division, sur la surface entière de la terre."

Bien que le Kalachakra prédise une future guerre religieuse rappelant pour certains la djhad merdiatisée, ceci est véritablement en conflit avec les voeux des enseignements bouddhistes de Mahayana et de Theravada qui interdisent la violence, c'est un lieu commun .
Alexandre Berzin rappelait à ce sujet que le Kalachakra ne préconise pas la violence contre des personnes mais plutôt contre l'agression mentale et émotive intérieure qui a comme conséquence l'intolérance, la haine, la violence et la guerre.

En fait, symboliquement, ce texte se rapporte principalement à la bataille intérieure du spiritualiste contre des tendances démoniaques et barbares intérieures. C'est la solution à la violence, puisque selon le Kalachakra les conditions externes dépendent de l'état intérieur de la conscience des êtres. Vu de cette façon, la guerre prédite a donc lieu dans l'esprit et les émotions. Elle dépeint la transformation de la mentalité archaïque de la violence au nom de la religion et de l'idéologie dans la puissance morale sublime, la perspicacité et la sagesse spirituelle.

L'iconographie Tantrique comprenant les armes, les boucliers, et les cadavres, semble effectivement dépeindre un tableau apocalyptique, mais représente en fait la transmutation de l'agression dans le processus pour surmonter l'illusion et le faux-ego. Théme récurrent.

Kalachakra et son protecteur Vajravega de dharmapala tiennent par ex une épée et un bouclier dans leur deux mains ; c'est une expression du Buddha triomphant après l'attaque de Mara et de sa protection de tous les êtres sensibles.

Ces armes ont été ravies des mains du mal et se sont retournées - comme symboles - contre la racine ultime du mal, l'identité conceptuelle 'individu-aimant' qui provoque les cinq poisons de l'ignorance, du désir, de la haine, de la fierté, et de la jalousie. Une fois entre les mains des siddhas, des dakinis, des déités de yidam, des déités protectrices ou les dharmapalas, ces instruments sont devenus des symboles purs, des armes de transformation, et une expression des déités elles-même ; compassion courroucée qui détruit impitoyablement les illusions diverses du faux-ego gonflé.

Bien sur ces quelques lignes n'ont rien d'exhaustif sur le sujet, elle servent simplement à rappeler les clefs de lecture des mythes. Nous sommes bien loin d'une traduction de 'yantra' par 'soucoupe volante', et en cas de doutes, le principe d'honneteté intellectuelle préconise d'étudier la source et la traduction elle-même.

L'internet devrait permettre de mieux peser la responsabilité que nous avons de procéder a une lecture 'scientifique' ,- disons sérieuse ? du phénomème mythologique... l'histoire de qui nous sommes.

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