mardi 29 juillet 2008

Mandalas et Yantas, archétypes et traduction



La période actuelle se trouve riche par ce qu’elle comporte de sources, modernes et scientifiques, anciennes et sacrées, mais généralement assez libres d’accès pour qui souhaite trouver un point commun entre les informations et les époques.

Cette recherche de points commun dans l’Histoire ne peut qu’évoquer un goût de vérité, d’universalité et d’Intemporalité propre a une forme de connaissance qui, au delà des époques et des langages, possède une utilité et une effectivité propre pour le sujet qui la pratique.
Ainsi les premiers messages de l’Humanité faisaient directement état de figures, de symboles qui dés l’aube des temps, étaient liés au carré, a la croix, ou au cercle
Puis le sanskrit fût apporté en Inde avec nombre de textes, qui composeront les textes épiques vediques- par les indo-aryens de bactrianne, et une sémantisation des concepts géométriques que l’on trouvait sous forme de peintures rupestres, gravure, fût traduit et mis sur support avec les explications qui avaient été transmises jusque la par la voie orale.
C’est ainsi que l’hindouisme s’approprie la notion de Mandala dans les épopées Ramayana et Mahabharata. qui fut certainement empruntée a la civilisation de l’Oxus, et avant elle, probablement a quelques civilisations précédent la transgression flandrienne, a considérer des points communs présents entre l’alphabet phénicien, les runes occidentales et la proto-ecriture bosnienne qui font remonter l’apparition des premiers symboles a –10000 av JC.

Nous ne nous attarderons pas sur ce foyer de culture commune mais sur l’utilité de ces symboles. La swastika apparaît ainsi dés –5000 sur des poteries de la culture Vinca, une des civilisations prehistoriques reprenant le culte de la Grande déesse Mére de la fertilité, dont l’article d’un Maître en la question peut s’avérer éclairant ; http://nibelung-ring.blogspot.com/2008/07/voyages-aux-origines-du-christianisme.html

Que devons-nous comprendre de ces représentations ? ornement et décoration, utilité liée aux croyances des populations de l’époque ? Ou renaissance de certains concepts…..

La swastika symbolise la croix qui porte déjà en elle le Principe de la Rédemption ; elle est la figure de l'Homme Universel, et représente la réalisation totale de l'être, dans toutes les possibilités qu'il porte, en soi-même et qui, hiérarchisées conformément à leur nature, constituant l'indéfinie multiplicité de ses états, en correspondance avec tous les mondes ou degrés de l'Existence universelle.
Et de fait, les récits épiques védiques traduisent cette pensée hautement métaphysique et profonde; l’idée d’une rotation autours d’un point fixe, celui de l’univers qui subit toute les évolutions ou celui de notre univers propre, a partir de notre propre Centre, ce qui se fond dans le même principe.

Cette notion d’immuabilité de l’esprit a travers le mouvement et particulièrement la rotation, dans la matière de l’univers, porte déjà les bases aux Mandalas évolués qui seront plus amplement décrite dans la culture védique.
En effet, ceux-ci sont toujours inscrits dans un carré contenant lui-même un cercle, et cette juxtaposition géométrique, ainsi que sa symbolique, sera la base au problème antique de la quadrature du Cercle; autrement résumé, le point a partir duquel tout est relié et ‘’manifesté’’ dans l’Univers.
En effet, le carré est une figure anti-dynamique, ancrée sur 4 côtés, qui symbolise l'arrêt ou l'instant prélevé. Le carré évoque la stagnation, la solidification, la stabilisation dans la perfection. C’est ainsi que les temples , qui se veulent des manifestations solidifiées de la présence divine par essence insaisissable, reprennent une architecture rectiligne, pour mieux assimiler le concept du crée, du manifesté, a travers les 4 points cardinaux, et a travers les trois-dimensions dans lequel l’Homme (symbolisé par la croix) peut évoluer. C’est également la figure qui nous ramène aux quatre éléments.

Le cercle évoque une symbolique tout a fait différente; la perfection, l’unité, l’absence de distinction ou de division; c’est le Principe-esprit dynamique et parfait, le temps (la roue parfaite n’a ni début ni fin), qui évoque aussi le souffle de la divinité Une, considérée non seulement en son immutabilité, mais aussi en sa bonté diffuse comme origine, subsistance et consommation de toute chose.

Ceci n’est pas sans nous rappeler les deux aspects de la divinité Une et Inconnue clairement exprimée dans les Vedas; deux aspects coexistants pour générer le mouvement divin a travers les cycles de la Manifestation, l’un Féminin, esprit dynamique, se mouvant a travers le principe solide et manifesté Masculin (Prakriti et Purusha)

Ainsi , les Mandalas Hindous sont des représentations abrégés du Principe Divin dans la matière.
Ils se veulent de véritables fenêtres sur le monde invisible qui prennent vie, et en ce sens, sont utilisés par les Yogis comme support de méditation, afin de relier le Centre de Soi au Centre de l’univers.
Ainsi, tout comme nos physiciens modernes qui retrouvent, dans l’infiniment petit, des manifestations de principes similaires a l’infiniment grand, le pratiquant utilisant le mandala cherchera a trouver en lui, le Principe qui agit en adéquation avec le Principe Divin afin d’Harmoniser son être avec l’univers qui le porte.

C’est ici que le cercle et le carré prennent tout leur sens, dans cet apparent paradoxe du manifesté et du Dynamique, qui doivent se réunir dans une vision unifiant les archétypes mêmes composant la Vie. Le mandala n’est alors rien d’autre que ce pont qui se tisse entre le Centre de Soi et l’Axis Mundi (l’axe du monde manifesté qu’est le centre du Mandala, le Bindu, représentant le Mont Meru) .

Ainsi nous avons vu que le carré représente l’Instant prélevé , la manifestation solidifiée. Or, cette notion nous rappel aussi la théorie des 4 éléments, développée entre autre par Platon et d’autres philosophes grecs reprenant cette idée de structures fondamentales, Platon associait les 5 polyèdres réguliers qu'il connaissait aux éléments: le feu au tétraèdre, la terre au cube, l'air à l'octaèdre, l'eau à l'icosaèdre. Le dodécaèdre a un statut plus flou: il serait la structure de l'univers. On l'attache donc souvent à l'éther…

Il est intéressant, puisque nous jouons sur le symbolisme des figures et donc des nombres, que cette idée de représentation géométrique du Principe avait été cerné par la Tetraktys pythagoricienne.

Photius ;
"Ils proclamaient que tout est nombre et que le nombre complet est dix. Le nombre dix est un composé des quatre premiers nombres que nous comptons dans leur ordre. C'est pourquoi ils appelaient Tétraktys [Tétrade] le tout constitué par ce nombre."1 + 2 + 3 + 4 = 10 : nombre triangulaire de côté 4, où la tétrade vaut la décade et cache les rapports harmoniques des intervalles de quarte, quinte et octave.’’
Dès Archytas, les pythagoriciens associent le 1 au point, le 2 à la ligne, le 3 à la surface, le 4 au solide.

Les 4 éléments parviennent a réunir en eux le potentiel du divin , l’ego pensant, le ‘’je’’ et le Tout dans lequel il se fond après le chemin, l’initiation qui est elle-même, une symbolique présente dans les mandalas, ou dans certains labyrinthes et d’autres symboles ultérieurs, permettant au vieil Homme de mourir dans le nouveau, réunifié et libre des cycles.

Ainsi donc, plusieurs apports dans le courant de l’Histoire montreront différents aspects de cette Philosphia Perennis, qui reprends, dans le fond, la structure Primordiale de l’Univers sous forme géométrique, comme Centre de Soi , Centre du Monde, et représentation de l’Univers et de son Principe a travers chaque objet de la Création.
C’est, dans le fond, la représentation la plus universelle, fondamentale et complète, qui permet a l’Homme de retrouver sa Nature profonde et d’ou, il est issu. Le pratiquant, doit, quant a lui, faire l’effort nécessaire pour tisser le pont entre ce Centre personnel et la danse de la Manifestation a laquelle il doit s’accorder a la perfection.

Pour ce faire, son intellect – malmené par sa prison empirique- doit s’harmoniser aux principes d’ou il provient, afin de sortir du Connu pour revenir a l’Essence ce qu’Il Est.

Jung nous a apporté des textes très révélateurs sur la façon dont fonctionne de manière effective le Mandala hindou sur la psyché humaine, sans toutefois lier la notion d’archétypes géométrique avec un Principe supérieur qui, pour être expliqué, et encore, nécessiterai une excellente connaissance des différents sujets que la Science a dissociée.

‘’ Il doit y avoir une disposition trans-consciente chez chaque individu qui est capable de produire la même ou un symbole très similaire en tout lieu et tout temps. Comme cette disposition n’est pas une possession consciente de l’Individu je l’ai appelé ‘’inconscient collectif’’, et, comme les bases de ses produits symboliques, je postule l’existence d’images primordiales, d’archétypes.
L’identité de contenus conscients individuels avec leur paralléle ethnique est exprimé non dans la forme mais dans la signification »


A propos du symbolisme des mandalas, C.G. Jung

Et de fait, Jung avait découvert durant l’étude, que tout les chemins empruntés par l’évolution et la survivance de l’égo ramenait l’être a un seul point, en vérité, le point du Milieu, dans cette représentation que chacun peut faire de son vécu. Jung eut totalement compris le sens du Mandalas lorsqu’il eut fait le pont par un processus intellectuel et conscient, entre la représentation du Soi – le sien-, et le Mandala, atteignant ainsi ce qui est révélé être un haut niveau de pratique, car cette vision n’est autorisée qu’avec un parfait détachement aux contraintes subites par l’ego.

Il écrit ainsi , dans l’ouvrage cité précédemment ;

‘’ le But de contempler le processus décrit dans le mandala est que le Yogi devient intérieurement conscient de la Divinité. A travers la contemplation, il se reconnaît comme ‘a nouveau’ Dieu, et il passe de l’illusion de l’existence individuelle a l’état de totale universalité de l’état divin. ‘’

Et nous retrouvons ‘’Maya’’ l’illusion provoquée par les sens, chez les hindous, ainsi que l’Atma, qui est cette partie a l’image de l’archétype, du Principe divin, dans chaque partie de la Création.
Cette influence ‘rétroactive’ du message des symboles et d’autres représentations semblent ainsi agir comme un retour a l’état divin, suprême aboutissement de l’existence humaine terrestre dans toute les Traditions.

Il faut ajouter que la physique moderne se rapproche de cette idée de ‘’vibration primordiale’’ dans les modèle actuels sur l’expansion de l’univers et, de fait, le point initial contenant toute la matière du monde, de volume 0 et de densité infinie, lorsque l’on remonte le cours du temps en spéculant sur sa Nature.
Cette conception peut être admise en intégrant la notion d’information fréquentielle, ou encore, la somme d’informations véhiculées dans une fréquence initiale qui pourrait être la Vibration primordiale – le Verbe premier des textes- contenant le prémisse d’un archétype se répliquant a travers la manifestation a l’infini.
Et de fait, Pythagore fut l’un des premiers a nous informer de la corrélation mathématique entre une fréquence , c’est a dire le nombre de fois qu’un phénomène périodique se reproduit, (et dans ce cas, la vibration d’une corde), avec une représentation mathématique , et de fait , géométrique.
Il est donc acceptable de penser qu’un archétype vibratoire puisse être traduit sous forme géométrique, d’autant que nous savons aujourd’hui que la Vibration , a une certaine fréquence, structure la matière même, selon les mêmes figures que celles qui forment les mandalas.

En effet, nous avions déjà évoqué Hans Jenny pour ses expériences en Cymatique ; qui est l’étude des ondes sonores et de leurs interactions avec les substances physiques. Il a simplement observé comment les vibrations sonores pouvaient créer des formes géométriques.
Une basse fréquence produit un cercle entouré d’anneaux, et une fréquence plus élevée accroit le nombre d’anneaux concentriques autours du cercle central. Puis, diverses augmentations de fréquences permettent d’obtenir des figures nettement plus complexes, a savoir des tétraèdres ou d’autres figures évoquant clairement les Mandalas.

C’est ainsi que nous pouvons réinterpréter, a la lumière du ‘’pont’’ permis entre Soi et Dieu, les émissions fréquentielles de nos cerveaux, que nous ne devons pas prendre pour une action propre au fonctionnement de l’Homme, mais comme son intégration, par résonance, des mêmes archétypes que ceux qui régissent le Cosmos.

Nos sens sont parvenus a traduire les différents aspects manifestés de ces archétypes initiaux, mais, en acceptant de croire totalement ces sens, l’Homme s’est peu a peu séparé de ce Principe en l’oubliant, en voulant reposer sur son Ego, sur lui avant tout, il a fait perdurer l’illusion d’un Monde indépendant de Lui.
Ce monde est Maya. Il est celui du ‘’JE’’ qui souffre par sa non-adéquations aux principes qui le porte. Cette souffrance est dailleurs garante d’une volonté initiale d’apprentissage, de Connaissance, qui doit idéalement mener a la Volonté de se séparer de cette Connaissance pour se fondre dans l’Unique Source de la vibration . Tel est le parcours initiatique de l’Homme figé dans son symbolisme par le Mandala.









Aucun commentaire: