Monter bas, descendre haut - Yugas

L'idée selon laquelle l'Homme naît a un moment T, pour achever sa vie a un moment T+x est une conception qui a joué un rôle fondamental dans nos sociétés: linéarité des choses, du temps, qui s'écoule, et qui s'achéve.

Dans cette représentation de ce que nous sommes, de ce que nous accomplissons, la conception algébrique que nous en faisons implique plusieurs choses qui ne se vérifient pas dans dans la réalité. Les premiers exemples de situations où intervient la linéarité sont les situations de proportionalité entre deux variables ; en effet, dans le domaine des problémes purement mathématiques, la linéarité désigne l'aptitude d'un systéme a fournir une réponse proche d'une droite.

Si nous associons homme avec systéme, alors en effet, la facon dont nous pouvons représenter la durée de sa vie peut être une droite. Ainsi, la notion d'évolution est liée avec celle de la linéarité dans le sens ou, passé la naissance du moment T, nous avons des additions: T+1 , premier anniversaire, T+15, première cuite. Nous additionons les années, et nous les voyons comme des pilliers qui renforcent notre existence, qui nous montre que ce que l'on a accomplit porte le poids de l'experience et aide a trouver un sens, dans un mode mis en équation, a la lumière du chemin parcouru.

Nous regardons nos sociétés et pensont qu'elles deviennent, avec le temps, enrichies d'une Histoire millénaire et de l'expérience additionée de nos prédécesseurs.

Nous nous considérons, d'une certaine manière, comme les explorateurs d'un futur qui n'a jamais été aussi proche de nous. Nous sommes ceux qui n'ont qu'a tendre la main pour entrevoir ce que sera demain. Nous avons appelé 'Technologie' et 'productivité' ce que nos aieux dénomaient 'Valeurs' , et dans une logique biaisée, nous parvenons a faire toujours plus grand, plus fort, plus vite, sans toutefois savoir si c'est simplement 'bon'.

''L'expérience est une lanterne accroché derrière soi, qui ne sert qu'a éclairer le chemin déja parcouru''

Confucius

HIC ; le monde n'a toujours pas été mis en équation. Il y a fort a parier que personne n'y arrive dailleurs, a moins peut être de trouver une alternative aux nombres transcendant, et aux limitations d'axiomes, bref, aux mathématiques mêmes... Quant aux années qui s'écoulent.... et qui passent... comment les concevoir, si elles représentent un temps infini ?

Les modèles cosmologiques , sur lesquels nous fondons nos théories sur la création de l'univers tel que nous le connaissons, reposent sur son expansion . A l'origine, pas d'atômes et donc pas de matière; l'énergie était condensé sous forme chaotique a travers les plus élémentaires particules énergétiques, ce qui nous laisse a penser que la température était extrémement élevée.

La limite a notre conception d'une potentielle linéarité a l'échelle de l'univers prends forme ici: le temps Zéro (hypothétique) est censé débuté lorsque la température était infinie. En physique quantique, l'infini est une notion qui n'existe pas. Le temps de Planck , correspondant a une température de 1032 kelvins, marque l'horizon de notre connaissance au-dela duquel nous ne savons rien. L'espace et le temps se confondent, et notre volonté de retrouver le point 0 du tout début se heurte a un paradoxe d'ordre méthodologique et analytique. Le temps Zéro , finalement, marque le début de ce que nous commencons a comprendre.

Mais, nous ne pouvons comprendre ce temps Zéro, ni , ce qui a pu exister auparavant....

Dés lors; comment concevoir nos vies, le temps, si la trâme sur laquelle nous évoluons n'est que chimère ?

Et que représente cette évolution, si cette droite que nous assimilons au temps, se transforme en cercle ?

Dépression, dégénerescence, chute, descente, perte de la connaissance, éloignement, abrutissement, déviance, abus, désordre. Les signes de notre temps témoignent finalement, de l'inadéquation de nos conceptions et visions du monde avec notre Nature profonde, ce qui inclue, notre utilité propre.

Nous trouvons des visions , a la fois plus proches des durées inconcevables qui faconnent les nouveaux modéles cosmologiques, et incroyablement éloignés de ce que nous pouvons juger crédible, ou tout simplement concevoir, dans les plus anciennes traditions.

Dans les Vedas, le temps est aboli a une notion, propre au monde de la manifestation. Il n'a donc pas d'existence en Soi. La manifestation, elle, disparait et apparait, depuis la nuit des temps, et en son sein, différents cycles sont attribués. Le Tout est Brahma.

Chaque Yuga est une période avec des caractéristiques précises, dans laquelle une incarnation de Krishna apparait. Les yugas sont au nombre de 4 et forment un cycle appelé Divya-Yuga qui dure 4 320 000 années. Mille de ces Yugas correspondent a un jour de Brahma, aussi appelé Kalpa. Une année de Brahma comprend 360 kalpas ou ‘jours de Brahma’ de chacun 4.320.000.000 (4 milliards 320 millions d’années). Après chaque jour de Brahma il y a une nuit de Brahma. Au début du kalpa, il y a manifestation, et symétriquement, a la fin du Kalpa, c’est une destruction appelée Naimittika Pralaya (destruction de toutes les créatures) : la terre ne peut alors plus faire contribuer l’atmosphère à la vie biologique à sa surface. Il se produit un cataclysme qui dure 100 années durant lequel tout est brûlé à cause de la chaleur du soleil. (La vie est alors transférée sur Janaloka ou Brhaspati avec une atmosphère favorable à la naissance de la vie biologique.) Après quoi vient la nuit de Brahma, d’égale durée. Nous trouvons ici peut-être le principe divin de jachére :) Le Kalpa dans lequel nous sommes actuellement est appelé VARAHAKALPA.
Chaque jour de Brahma comprend 14 Manvantara (ou âges du monde) de chacun 306.720.000 ans. A chaque manvantara l'univers passe par les phases de création, de préservation et de destruction.

La vie de Brahma est de 100 années de son temps. Dans chaque Yuga nous trouvons bien sur, un processus spécifique de réalisation , Yuga Dharma, que l'on peut traduire par l'adéquation de conduite selon le Yuga.

SATYA YUGA -C'est l'âge d'or, qui dure 1 728 000 années. Le processus de réalisation dans ce Yuga concerne la méditation sur Vishnu. Durant ce Yuga, la majorité de la population est situé dans un mode 'divin'; la moyenne d'age est alors de 100000 ans.

TRETA YUGA - aussi appelé l'âge d'argent, qui dure 1 296 000 années, et dans lequel le chemin de réalisation est l'exercice du sacrifice. La durée de vie moyenne est 10 000 ans et les qualités divines vont en diminuant d'un quart comparativement au Satya Yuga

DVAPARA YUGA - Ou encore l'âge de bronze, qui dure 864 000 ans et dont la consécration véritable concerne la Vénération des divinités dans les temples. Les qualités divines sont réduites d'encore 50%, et la durée de vie moyenne passe a seulement 1000 ans.

KALI YUGA - C'est l'âge de fer du vice et sa durée est de 432 000 années. Lord Krishna apparait dans Sa forme originale transcendentale juste avant le début de Kali Yuga. Durant cette période, le processus de réalisation est Sankirtana, ou le 'chant des noms Saints et du Seigneur'.

La conscience divine sur Terre est réduite a seulement 25 % de la population, et la durée moyenne de vie est d'environ 100 ans.

Aujourd'Hui, déja 5000 années de Kali Yuga se sont écoulées, et il est prédit qu'a la fin de ce Yuga, les gens dépasseront rarement la vingtaine et leur seule viande sera la viande.

L'avarice et la colère seront communes, des hommes montreront ouvertement l'animosité vers l'un l'autre. L'ignorance de Dharma se produira. La convoitise sera regardée en tant qu'étant acceptable socialement. Les gens auront des pensées de meurtre pour aucune justification, et ils ne verront rien mal avec cette mentalité. Les gens seront inclinés pour suivre les sciences fausses. Les meurtres de famille se produiront également.

Les gens verront ceux qui sont délaissés en tant que cibles faciles et enlèveront tout de elles. Beaucoup d'autres changements non désirés se produiront. La main droite trompera la gauche et la gauche la droite. Les hommes avec la réputation fausse de l'étude enseigneront la vérité et le vieux trahira le senselessness des jeunes, et les jeunes trahiront la sénilité de. Les lâches auront la réputation du courage et le courageux sera les lâches affaiblis. Les gens ne feront pas confiance à une personne simple dans le monde, pas même leur famille immédiate. Même le mari et l'épouse trouveront le mépris dans l'un l'autre. Dans Kali Yuga même les filles pré-d'adolescente deviendront enceintes. La cause primaire sera l'acceptation sociale des rapports sexuels en tant qu'étant la condition centrale de la vie. On le croit que le péché augmentera exponentiellement, tandis que la vertu se fanera et cessera de s'épanouir. Les gens prendront des voeux pour les casser seulement .

À côté de la mort et de la famine étant partout, les hommes auront des pensées lascives et ainsi des femmes. Les gens sans raison détruiront des arbres et des jardins. Comme précédemment mentionné, les hommes assassineront. Il n'y aura aucun respect pour des animaux, et également carnivore commencera. Les gens deviendront intoxiqués aux boissons de ivresse. Les hommes trouveront leurs travaux stressants et iront aux retraites pour échapper à leur travail. Des gourous ne seront plus respectés et leurs étudiants essayeront de les blesser. Leurs enseignements seront insultés et les disciples de Kama raviront la commande de l'esprit de tous les êtres humains.

À mesure que le péché augmente exponentiellement, ainsi l'incidence de la justice et de la colère divines

Mahabharata, Vana Parva, Section CLXXXIX

Le Kali Yuga est finalement un âge, a la suite des âges précédents, durant lequel la connaissance est caché au plus grand nombre. A la connaissance de telles traditions, qui décrivent l'univers comme une respiration éternelle de Brahma, nos existences n'ont plus le même sens, individualiste et égoiste. Nous entrevoyons que les choses ne sont pas ce qu'elles semblent.

A la fin d'un Manvantara, après la destruction, un nouvel âge d'or peut refleurir, et cette notion de destruction précédent la création rappele bien Kalachakra, du bouddhisme thibetain.

Voir: http://karma-world.blogspot.com/2008/04/kalachakra-et-les-guerriers-de.html

Comment comprendre que nous faisons parti d'un ordre dont chaque 'tendance' est une nécessité ?

Il est a noter que chaque Yuga est marqué par une degenrescance par rapport au précédent, ce qui est incompatible avec la notion de progrés telle que nous l'entendons actuellement. Ainsi, comme nous l'avons vu, l'âge de bronze est plus éloigné du 'centre spirituel' que l'âge d'argent, et ainsi de suite. Cela peut dailleurs expliquer, en terme d'influence, la durée de vie moyenne des êtres humains selon chaque période.

Ce qui importe à cet égard, c'est le rapport qui existe entre les durées respectives de ces différentes périodes. La durée totale du Manvantara est représentée par 10, celle du Satya-Yuga l'est par 4, celle du Trêtâ-Yuga par 3, celle du Dwâpara Yuga par 2, et celle du Kali-Yuga par 1 , aussi la division du Manvantara s'effectue suivant la formule 10 = 4+3+2+1

Nous retrouvons ici l'inverse de la Tetraktys de pythagore: 1+2+3+4 = 10; aussi la division quaternaire d'un Manvantara a t-elle ici une importance fondamentale. On retrouve ce cyclisme dans diverses applications: les quatre saisons de l'année, les quatre semaines du mois lunaire, les quatre âges de la vie humaine, ou encore les quatre ages d'or, d'argent, d'airrain et de fer de l'antiquité grecquo-latine.

Qui était cette civilisation qui , au moins 6000 ans av. JC, découpait cette notion qu'est le temps, en durée astronomiquement énormes, aussi bien qu'en durée microscopiquement petites ? Les divisions temporelles vediques sont fondées sur des calculs qui , nous prouvent par eux-mêmes que nous avons oublié certaines notions qui expliquent la perte de sens que beaucoup ressentent aujourd'Hui.

Nous sommes dans le courant de l'année 2008, et ce nombre ne représente rien a l'heure ou notre civilisation n'a pas compris le sens réel des enjeux auxquels elle est confronté.

Le principe de Manifestation implique bien que l'évolution cyclique nécessite un éloignement du Centre Principiel... et cette 'descente' est bien le sens de la 'chute' de la Tradition Judeo-chretienne comme l'a expliqué Guenon. L'évolution linéaire en laquelle nous croyons n'existe pas, mais, si la destruction précède la création, quel espoir devons-nous chercher ?